Franck Vialle (dirigeant-fondateur Ulysse) : « Une levée de fonds en forme de reconnaissance du travail accompli depuis près de vingt ans »

Pendant trois ans, Franck Vialle, dirigeant-fondateur du réseau Ulysse (60 agences) a travaillé sur une levée de fonds de deux millions d’euros, opérée avec CM-CIC Capital privé et la Banque Publique d’Investissement (Bpi France). Objectif : disposer des moyens nécessaires pour développer la notoriété de son enseigne et accroître la qualité de services à ses franchisés.

Comment s’est préparée cette opération de levée de fonds ?

Franck Vialle : Nous sommes passés par N Finances, un intermédiaire spécialisé dans les levées de capitaux et les réorganisations actionnariales pour les entreprises privées pour nous mettre en contact avec des investisseurs potentiels. Il nous a fallu d’abord rendre Ulysse « éligible » à une levée de fonds, c’est-à-dire faire en sorte que le rendement de l’entreprise franchiseur soit a minima attractif et réponde aux préconisations des fonds d’investissement. Un premier prêt bancaire a d’ailleurs été effectué afin de permettre cette optimisation de la rentabilité.

Nous avons ensuite bâti un budget prévisionnel à partir des résultats des trois dernières années, aidé par Marc Salvini, un prestataire régulier de notre réseau puisqu’il accompagne les franchisés dans l’établissement de leurs business plans.

Comment avez-vous choisi les investisseurs ?

Franck Vialle : Nous avons envoyé le document réalisé en collaboration avec N Finances à douze investisseurs, qui ont tous manifesté un intérêt pour entrer au capital de notre réseau. Nous les avons donc tous rencontrés durant plusieurs jours dans les bureaux de N Finances. Nous avons été mis sur le grill par nos interlocuteurs, à travers des questions parfois techniques ou pointues. Au terme de ce « Road show », la moitié des investisseurs demeuraient favorables à l’opération, et deux étaient même prêts à démarrer tout de suite : l’un d’origine privé, et l’autre issu du secteur public.

Nous avons eu la chance d’avoir le choix. Une levée de fonds, au-delà de l’apport en capitaux, c’est aussi une histoire d’hommes, des représentants d’entreprise avec lesquels on s’engage dans une relation forte de 5 à 7 ans. A l’investisseur public initial, CM-CIC Capital privé, s’est adjoint la Banque Publique d’Investissement (Bpi France), un organisme français de financement et de développement des entreprises.

La signature de l’accord de levée de fonds, a-t-elle été immédiate ?

Franck Vialle : Les deux investisseurs choisis ont d’abord effectué une enquête d’investigation durant plusieurs semaines à travers des intervenants indépendants, tels qu’un cabinet d’expertise-comptable, des auditeurs sociaux ou des avocats. Ils se devaient naturellement de vérifier l’exactitude et la pertinence des informations que nous leur avions transmises. Ce qui pouvait mettre un terme à la négociation en cas d’insuffisances de notre part…

Il fallait, par exemple, établir que nous respections les conventions collectives, même si Ulysse a été précurseur sur cette question. Certaines améliorations dans la pratique de notre activité nous ont été demandées pour les prochaines années.

Quelles sont les conséquences de cette levée de fonds ?

Franck Vialle : Cette levée de fonds de deux millions d’euros est déjà la reconnaissance du travail accompli par le réseau Ulysse depuis près de vingt ans. Cette analyse objective nous a incontestablement apporté une confiance supplémentaire en la force du concept Ulysse. L’entrée d’investisseurs au capital donne l’avantage d’un regard externe et impliqué par des personnes maîtrisant des compétences complémentaires aux nôtres, ces échanges étant bénéfiques pour l’ensemble du réseau.

De plus, nous avons intégré le Club Excellence de la Bpi France, ce qui nous permet de participer à de beaux événements. Les moyens financiers acquis nous permettent de développer le réseau, en particulier en restructurant et faisant progresser tous les services dédiés aux franchisés, comme l’animation et la communication. Il faut aussi souligner qu’à travers notre accord avec les investisseurs, en tant que dirigeant et fondateur d’Ulysse, je demeure seul maître à bord du réseau, avec une vraie liberté sur les choix stratégiques pour notre enseigne.