PORTRAIT – G.Cochat (Franchisé Ulysse Grasse) : « Passés de 5 à 36 salariés, en veillant à rester une société humaine et sociale »

G.Cochat (Franchisé Ulysse Grasse) : « Passés de 5 à 36 salariés, en veillant à rester une société humaine et sociale »

A 37 ans, après une belle carrière dans l’hôtellerie à diriger des établissements, Guillaume Cochat a repris en 2013 l’entreprise familiale, l’agence Ulysse de Grasse. Une transition en douceur, notamment réussie en attribuant le statut de « stagiaire bénévole » à son père.

Directeur d’hôtels en franchise.

Après une formation concrétisée par un diplôme de niveau Bac+5 en gestion et aménagement touristique et hôtelier, Guillaume Cochat a commencé sa carrière professionnelle dans la franchise, en tant que salarié.
« Je connaissais le système de franchise depuis mes études, durant lesquelles j’avais été impressionné lors d’une conférence par Louis Le Duff, une des plus belles réussites du domaine avec les enseignes Brioche Dorée et Del Arte. Je me suis spécialisé dans la direction de résidence hôtelière dans la chaîne Appart City en gérant deux établissements, 5 ans à Rennes et 2 ans à Nice. Le métier était porteur, impliquait beaucoup de contacts avec la clientèle et convenait bien à mon tempérament, car je ne voulais surtout pas passer l’essentiel de mon temps derrière un bureau.

En parallèle, je suivais de près l’évolution de l’agence Ulysse de Grasse, reprise par mon père en 2008, son dernier défi avant la retraite. Le statut de salarié, même aux commandes d’une résidence hôtelière, a ses limites. J’avais besoin d’être complètement maître de mes décisions, de pouvoir appliquer mes idées jusqu’à déterminer la stratégie de développement. Après avoir rencontré Thomas Lafleur, que je connais depuis mon enfance, et en accord avec mon père, j’ai décidé de reprendre son entreprise en 2013. Devenir franchisé était une démarche sécurisante avec le réseau Ulysse, en raison de l’apport logistique et de leur expérience du marché du transport routier de voyageurs. De plus, je désirai pratiquer une activité vraiment utile pour la société », explique Guillaume Cochat, aujourd’hui franchisé Ulysse à Grasse.

Les « épaules » pour reprendre.

En juin 2013, Guillaume Cochat devient co-gérant de l’agence Ulysse de Grasse.
« Mon père m’a toujours laissé libre d’aller au bout de mes envies professionnelles, mais son rêve était que je reprenne sa société. La décision de s’engager ensemble a pourtant été le fruit d’une longue réflexion et de nombreuses soirées d’échanges. Par rapport à un associé classique, c’était rassurant d’entreprendre avec mon père, car je m’entendais hyper bien avec lui ET que nous nous connaissions par cœur. Face à l’isolement des entrepreneurs, il est plus facile de prendre des décisions à deux.

Cette codirection a rassuré les banques, les clients et les fournisseurs, même si tous m’ont inévitablement testé, durant les premières semaines, pour savoir si « j’avais les épaules » pour assurer la relève. Du côté des chauffeurs, en ayant 27 ans de moins, j’ai eu la nécessité de mettre de la distance avec les chauffeurs par le vouvoiement, alors mon père tutoyait. Ce dernier a même accepté, dès le départ, d’avoir le statut de « stagiaire bénévole » et d’expliquer que seul son fils était le directeur de l’agence. Son rôle était volontairement réduit à des remplacements, que ce soit pour un poste de chauffeur ou à la tête de l’agence durant mes vacances », précise Guillaume Cochat.

A l’écoute des besoins personnels des chauffeurs.

Cette transition a été opérée en douceur jusqu’au renouvellement d’un marché majeur de l’agence.
« J’ai poursuivi un développement mesuré de l’entreprise, afin de demeurer proche de notre clientèle et de nos collaborateurs. Nous sommes passés de 5 à 36 salariés, en veillant à rester une société humaine et sociale. Dans le recrutement, on a cherché des personnes ayant un rapport avec le handicap, à travers leur propre vie ou leurs enfants. A l’exception de démissions pour des motifs privés ou des départs à la retraite, nous avons fidélisé notre équipe, en étant à l’écoute de leurs besoins personnels. Nous avons même mis en place un chauffeur sans planning, destiné à répondre aux commandes de dernière minute. Pour garder la proximité avec le terrain, j’ai gardé une tournée d’enfants et j’accompagne mes chauffeurs le vendredi après-midi, car c’est souvent l’occasion d’échanger avec ceux qui ne parlent pas beaucoup naturellement.

Mon père n’a aujourd’hui plus d’obligations dans l’agence, mais il me distille régulièrement des conseils. En trois années d’exercice, nous avons été rarement en désaccord, sans doute parce que nous partageons les mêmes valeurs humaines. C’est fondamental pour nous de se sentir acteurs économiques et de créer des emplois. Je suis aussi soutenu au quotidien par le réseau Ulysse, notamment pour répondre aux appels d’offres ou à des questions pointues sur les Ressources Humaines. Avec certains franchisés, je partage aussi des idées, des astuces, des conseils sur la pratique de notre métier.

Transporter des personnes à mobilité réduite, c’est avoir la chance d’être utile tous les jours, de rendre le sourire à des dizaines de familles que vous soulagez en transportant leurs enfants dans des établissements spécialisés. Le contact auprès de la clientèle est un plaisir au quotidien car cela vous permet de partager énormément avec vos clients pendant les transports. Vous relativisez également beaucoup de choses, car vos petits problèmes personnels ne sont pas grand-chose par rapport à leur souffrance quotidienne », souligne Guillaume Cochat.