PORTRAIT – T. Bergmann et L. Larrauri (Franchisés Ulysse sud Vaucluse/Alpes de-Haute-Provence) : « Il faut se montrer patient et persévérer dans la construction d’une entreprise ».

Après un démarrage difficile, Thomas Bergmann et Laetitia Larrauri, franchisés Ulysse sud Vaucluse/Alpes de-Haute-Provence, ont su analyser les caractéristiques locales de leur marché et appréhender le fonctionnement du secteur du transport routier de voyageurs pour véritablement lancer leur activité. Leur affaire compte aujourd’hui 24 véhicules en service.

Recherche d’une qualité de vie et de sens dans l’activité professionnelle.

En 2011, Thomas Bergmann, entrepreneur depuis plus de trente ans (photographe professionnel, puis franchisé dans l’immobilier), et Laetitia Larrauri, aromaticienne de formation et directrice d’un département Recherche & Développement dans une multinationale, ont éprouvé le besoin de changer de vie.

« Nous étions expatriés depuis sept ans en Suisse, en raison des obligations professionnelles de mon épouse. Laetitia ne se retrouvait absolument plus dans les valeurs de son grand groupe. Nous désirions construire ensemble une entreprise tout en donnant du sens à notre activité et nous installer dans le sud de la France. La rencontre avec un franchisé Ulysse à travers une connaissance commune nous a permis de découvrir le concept du transport routier de Personnes à Mobilité Réduite, dont l’aspect social nous a séduits.

Le plus difficile a été de trouver un bon secteur pour implanter notre agence Ulysse. Pour privilégier notre qualité de vie, nous avons choisi une zone essentiellement rurale, le sud du Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence. Avant même notre arrivée en France, nous avons répondu à un appel d’offre du Vaucluse, qui devait assurer notre démarrage. Or nous n’avons rien obtenu et ce pour une durée de quatre ans. Par ailleurs, il s’est avéré impossible jusqu’à maintenant de décrocher localement des contrats avec les instituts spécialisés, bien équipés en matériel et pourvus en salariés, même s’ils éprouvent des problèmes avec la maintenance de leur parc de véhicules et la gestion de leur personnel. Nous n’avons véritablement démarré notre activité qu’un an après notre intégration dans le réseau quand nous avons pu nous positionner et gagner un appel d’offres portant sur huit circuits, dans un secteur encore inoccupé et limitrophe à notre zone de chalandise », précise Thomas Bergmann, franchisé Ulysse.

Viser l’excellence dans la gestion.

Associée dans l’entreprise, Laetitia Larrauri possède un emploi fixe afin de sécuriser les revenus du couple.

«Laetitia est devenue enseignante il y a bientôt quatre ans. Elle intervient essentiellement pour prendre des décisions sur des problématiques de personnel ou des choix stratégiques de développement. Son recul par rapport au terrain et sa connaissance des ressources humaines acquises durant son précédent parcours sont précieux. Je me charge, pour ma part, du commercial, du management des chauffeurs et de la logistique des véhicules. Notre affaire compte aujourd’hui 24 véhicules en service. En 2015, quatre ans après un premier échec sur le secteur du Sud Vaucluse, nous avons eu la satisfaction de décrocher un appel d’offres représentant au final une douzaine de circuits. L’expérience de l’équipe Ulysse alliée à notre connaissance du terrain s’est avérée déterminante pour interpréter les attentes du donneur d’ordres et obtenir ces commandes.

On apprend constamment dans notre activité. Aujourd’hui encore, je consulte Thomas Lafleur, directeur du réseau, avant d’envoyer mes dossiers. Avec l’expérience acquise, j’intègre mieux les contraintes géographiques et mon positionnement en zone rurale dans mes réponses à mes appels d’offre. J’ai appris à mes dépends, qu’il faut impérativement anticiper financièrement la reprise du personnel lors de la réattribution de lots dans les appels d’offre, en respectant les règles imposées par une convention collective trop rigide. Etre un bon gestionnaire ne suffit pas : il faut viser l’excellence dans notre activité. Dans ce sens, j’apprécierais que le franchiseur  formalise les conclusions issues des ateliers thématiques de la Réunion annuelle 2015, pour mettre en place un plan d’actions. Je pense également qu’il serait profitable d’organiser des ateliers thématiques régionaux à d’autres moments de l’année, pour générer une coopération concrète entre franchisés « voisins ». C’est vrai que nous disposons d’une réelle autonomie dans le réseau, mais je serais favorable à des formations complémentaires à partir de cas concrets sur le droit social, le logiciel Ulyx, etc.

Il faut se montrer patient et persévérer dans la construction d’une entreprise, d’autant que nous n’avons pas à nous plaindre de notre qualité de vie. Le fait d’avoir connu des accidents de la vie, voire des échecs, aide à mieux comprendre la fragilité de notre clientèle, les colères de certains parents ou les besoins de nos chauffeurs. Notre métier nous apporte régulièrement de belles satisfactions, comme le fait d’avoir permis à quatre chauffeurs de décrocher un CDI après un passage dans notre société, où ils ont pu reprendre confiance en leurs capacités et manifester un état d’esprit positif face à des recruteurs », conclut Thomas Bergmann.